Date de publication : 30/07/2024
Des astuces pour éviter les trop nombreux déchets en bateau
Pour éviter de polluer ce qui vous entoure en navigation, notre premier conseil est de faire en sorte de n’embarquer que l’essentiel. Avant le départ d’un de nos ports ou d’ailleurs, assurez-vous de vous séparer de tout ce qui est facultatif. Lorsque c’est possible, retirez les emballages des produits que vous embarquez ! En effet, même si cela n’est pas intentionnel, les déchets en papier, en carton, en aluminium ou en plastique sont les premiers à « passer par-dessus bord » ou à « tomber à l’eau » lors de nos sorties en mer. Que ce soit sous l’effet d’une vague ou du vent, depuis le cockpit ou le pont…
A bord, les emballages de toute sorte prennent beaucoup de place, dans un environnement restreint où il est souvent inutile de s’encombrer. Si la gestion des emballages est assez facile lorsque vous partez en bateau le temps de quelques heures ou à la journée, elle s’avère encore plus essentielle lorsque vous naviguez plusieurs semaines sans toucher terre : en effet, elle vous permettra aussi d’éviter d’embarquer des passagers clandestins, tels que des larves ou des insectes indésirables, qui peuvent se cacher dans les ondulations du carton.
Au moment de l’avitaillement, certains choix peuvent faire la différence : pour l’eau potable, par exemple, embarquer un gros bidon d’eau réutilisable, de plusieurs litres, sera plus facile à gérer à bord qu’une multitude de bouteilles de 0,75 litre ou 1 litre, à usage unique. Nous vous recommandons aussi d’éviter l’utilisation de couverts ou d’assiettes jetables, et de privilégier la vaisselle classique. Si celle-ci est, en plus, incassable, vous serez parfaitement équipé !
Avant de partir en mer, pensez enfin à déposer à terre toutes les poubelles du bord, dans les emplacements prévus à cet effet.
Trier et conserver les déchets jusqu’au retour à terre
Il est impensable (et interdit) de se débarrasser de vos détritus par-dessus bord. Qu’importe la durée de votre navigation, il vous faudra garder à bord l’intégralité des déchets ! Vous ne pourrez pas vous en séparer avant de faire escale dans un lieu proposant une collecte sélective, ou avant d’être de retour au port et de bénéficier d’installations portuaires dédiées. D’ailleurs, dans toutes les marinas et les ports de notre groupe, nous proposons des infrastructures adaptées au tri sélectif des différents effluents propres à la plaisance.
Carton, plastique, métal, verre, mais aussi huiles, filtres, chiffons souillés ou pinceaux… Il est indispensable de trier vos détritus directement à bord, afin de pouvoir déposer vos déchets dans les différents bacs de collecte une fois rentré. Au besoin, en fonction de la place dont vous disposez à bord, différents contenants pourront vous faciliter la tâche.
Plusieurs astuces pourront vous permettre de stocker intelligemment vos déchets à bord de votre unité :
- Dédier un espace adapté à chaque type de déchet, comme un coffre extérieur et aéré
- Plier, compresser, compacter les détritus cartonnés, en aluminium, en plastique et en bois, pour gagner de la place
- Rincer les éléments, avant de les stocker, afin d’éviter le développement d’odeurs et de bactéries
Précisons encore que le rejet du plastique, du carton, du verre et du métal est formellement interdit par la convention MARPOL, ou Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires. Ceci en toutes circonstances – en navigation comme au mouillage, et quelle que soit la distance des côtes à laquelle vous évoluez avec votre bateau à moteur ou votre voilier.
Le rejet des déchets organiques : un acte réglementé
Il existe une exception avec des déchets dont on peut, exceptionnellement, se débarrasser en mer. C’est le cas des déchets organiques biodégradables, dont le rejet en mer peut avoir lieu sous réserve de respecter certaines conditions bien précises.
Ainsi, la convention MARPOL autorise le rejet des restes de nourriture depuis un navire, dans les cas suivants :
- Lorsque le navire fait route dans une « zone spéciale », c’est-à-dire en mer du Nord, sur la mer Rouge, en mer Noire, dans la mer Méditerranée, dans les Grandes Caraïbes, dans la zone Persique, dans le golfe d’Aden, dans l’Antarctique ou en mer Baltique, et qu’il évolue à une distance des côtes de plus de 12 milles nautiques. Dans ces cas spécifiques, le rejet des déchets alimentaires peut avoir lieu, à condition qu’ils soient broyés et mesurent moins de 25 millimètres.
- Lorsque le navire fait route en dehors d’une zone spéciale, à plus de 3 milles nautiques du premier abri. Dans ce cas, il est autorisé le rejet des déchets alimentaires d’une taille inférieure à 25 millimètres.
- Lorsque le navire fait route en dehors d’une zone spéciale, mais qu’il se trouve à plus de 12 milles nautiques de la côte la plus proche. Un plaisancier peut, alors, mettre à la mer tout déchet alimentaire biodégradable d’une taille supérieure à 25 millimètres.
Vous ne pourrez jeter vos déchets alimentaires à l’eau que si ces conditions sont réunies. Sinon, comme pour le carton, le plastique, le métal ou le verre, il vous faudra les ramener à terre.
Dernier conseil : si vous envisagez de naviguer jusqu’à un autre pays, prenez en considération les conditions d’entrée sur ce nouveau territoire. En effet, les autorités doivent souvent récupérer les déchets organiques du bord pour éviter tout risque sanitaire dans le pays visité.
Au retour, le dépôt des déchets au port
Après quelques heures ou plusieurs jours de navigation, vous rentrerez au port muni de vos flux triés. Une fois en capacité de débarquer, vous vous dirigerez vers les points de collecte mis en place dans la zone portuaire, pour déposer vos différents détritus.
Zoom sur le « Point Propre » de Port Napoléon
Dans le sud de la France, à Port-Saint-Louis-du-Rhône, le port de Port Napoléon est particulièrement impliqué dans la préservation de l’environnement. Pour permettre une bonne gestion des déchets à ses utilisateurs, le port membre du réseau Port Adhoc s’est largement impliqué dans la démarche de certification « Ports Propres ».
A Port Napoléon, les plaisanciers résidant à l’année, grâce à un amarrage à flot ou à sec, bénéficient d’un espace dédié. Les passagers de la marina en escale pour une ou plusieurs nuitées peuvent aussi, naturellement, en profiter ! Sur place, l’espace est facilement accessible, et identifié grâce à la signalétique « Point Propre ».
Dans l’enceinte du port, le local aménagé « Point Propre » permet de gérer les différents déchets issus de la plaisance, qu’ils soient banals ou dangereux. En détail, voici la liste des déchets acceptés et pris en charge :
- Les huiles de vidanges, les bidons souillés et les filtres
- Les solides souillés : chiffons, gants, pinceaux…
- Les peintures et mastics
- Les ampoules et néons
- Les aérosols
- Les carburants souillés
- Les eaux de cale
- Les batteries
- Les piles
- Les équipements électriques et électroniques
- Les métaux
- Le bois
- Les petits extincteurs
Certains déchets particuliers, comme les explosifs que sont la pyrotechnie et les fusées de détresse, bénéficient d’un circuit de gestion particulier. Les plaisanciers sont tenus de les rapporter en magasin d’accastillage, par exemple dans le magasin Uship présent sur le port de Port Napoléon.
Vous envisagez de nous rejoindre, et vous vous interrogez sur les installations et services disponibles dans les différents ports de notre réseau ? Nous sommes l’interlocuteur qu’il vous faut.
Contactez dès maintenant l’équipe Port Adhoc, et obtenez toutes les réponses à vos questions !