Comment choisir une zone de mouillage ?
Les cartes marines matérialisent certaines zones de mouillage, mais toutes ne sont pas indiquées. Comme dit l’adage « Tout ce qui n’est pas interdit est permis ». Aussi, vous aurez la possibilité au cours de votre navigation d’ancrer votre bateau à une multitude d’endroits différents.
A contrario, les cartes marines définissent également des secteurs interdits où s’imposent parfois des règlementations spécifiques pour organiser le mouillage de votre bateau. C’est le cas par exemple du Parc National à Port-Cros et Porquerolles en Méditerranée. Les instructions nautiques indiquent les restrictions ou les modalités particulières inhérentes à la navigation et l’amarrage au sein de ces espaces. Par exemple, soyez vigilants aux câbles sous-marin et épaves. Ces restrictions résultent souvent de la volonté de protéger les fonds marins et plus particulièrement de l’Herbier de Posidonie, classé espèce protégée depuis 1988.
Une crique abritée, outre le fait de moins forcer sur les apparaux de mouillage et le bateau, permettra de privilégier le confort à bord. Le mouillage est affaire d’anticipation tant dans la préparation technique qu’en ce qui concerne les explications à donner à l’équipage et la répartition des rôles.
Ainsi, la réussite d’un bon mouillage repose sur sa préparation. Aussi, afin de choisir la bonne zone pour mouiller votre bateau, vérifiez que l’endroit sélectionné répond à ces quatre caractéristiques :
- La bonne tenue des fonds marins
- La profondeur de la zone de mouillage, l’évaluation du courant et la situation de la marée (marnage et coefficient)
- La sécurité de la zone de mouillage
- La disponibilité au sein de la zone de mouillage
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Quels facteurs prendre en compte dans le choix de sa zone de mouillage ?
Lorsque vient le moment de choisir une zone de mouillage et la technique de mouillage ad hoc, il y a trois facteurs clés à prendre en compte pour vous assurer que vous pourrez mouiller en toute sécurité : la nature du fond, la marée et le courant, la météo.
La nature du fond
La tenue du mouillage dépend de la nature du fond. Les cartes marines indiquent la composition des fonds marins. L’ancre tient généralement bien sur des fonds sablonneux, argileux ou sur du sable compact. Les fonds herbeux (sauf les Posidonies) procurent une bonne tenue lorsque l’ancre peut pénétrer les fonds. La roche, le corail, le gravier, les vases liquides présentent quant à eux plus de difficultés.
La marée et le courant
Généralement la direction des vagues correspond au lit du vent et le bateau, aligné sur la chaîne de l’ancre, confère un confort appréciable. Cependant, il arrive qu’un angle de 90° entre la direction des vagues et la direction du vent génère un mouvement désagréable et inconfortable, le bateau « roule »… rien de plus déplaisant qu’un mouillage rouleur.
Si le mouillage se situe dans une zone à marée, la longueur de la ligne de mouillage doit être adaptée à la profondeur de la pleine mer et évidemment pas uniquement aux conditions du moment. De ce fait, la connaissance des heures de marée et du coefficient vont impacter la zone d’évitage à considérer et ainsi les dangers et obstacles pour votre bateau susceptibles de se situer dans cette zone.
La météo
La météo détermine en grande partie, avec la typologie de la côte, la sûreté du mouillage.
Consulter la météo est impératif avant de prendre la mer, que ce soit pour quelques heures ou pour plusieurs jours. En effet, pour un mouillage l’opération apparaît d’autant plus utile puisque les conditions météorologiques peuvent changer et la finalité consiste à trouver un mouillage abrité du vent pendant toute la durée de l’ancrage.
Le mouillage doit offrir une bonne protection au moment de jeter l’ancre et nécessite d’anticiper les conditions à venir. En cas de vent de secteur Sud-Ouest, et s’il est susceptible de passer au Nord-Ouest, le mouillage abrité devra protéger les deux secteurs à la fois.
De la même manière, si au cours du mouillage vous envisagez une sortie à terre en annexe, il vous faudra intégrer cette possibilité en choisissant judicieusement le lieu d’ancrage.
Pour consulter la météo :
➡️ www.meteofrance.com et www.shom.fr/fr
➡️ Canaux 63 et 79 de la VHF
Évaluer la zone de mouillage
Peu pratiquée, l’observation en faisant un tour à petite vitesse autour de la zone de mouillage pour déterminer la technique de mouillage à employer est essentielle. De plus, ce choix doit également être déterminé en fonction des bateaux déjà ancrés dans la zone de mouillage. Estimer les effets d’une renverse ou du vent qui forcit, l’ancre qui chasse, la possibilité de larguer davantage de longueur de chaîne, permet d’anticiper des situations qui pourraient vite causer des désagréments.
Quelle technique de mouillage choisir ?
Il existe différentes techniques de mouillage, et il n’est pas toujours évident de choisir laquelle employer en fonction de la zone de mouillage choisie et de l’environnement. Voici quelques exemples :
Mouillage simple
Une fois l’endroit idéal pour le mouillage de votre bateau défini, il faut immobiliser l’embarcation face au vent ou au courant (le plus fort des deux). Puis, une fois le moteur débrayé, filez la bonne longueur de ligne de mouillage, au moins 3 fois la hauteur d’eau : le bateau dérive en arrière et a tendance à abattre. Les manuels de navigation conseillent une longueur de 3 à 5 fois la hauteur d’eau totale, c’est-à-dire profondeur + hauteur de marée + hauteur du davier. Une fois la longueur désirée atteinte, il faudra battre en arrière doucement. Une série de secousse sur la chaîne indique que l’ancre drague et n’a pas crocheté le fond, au contraire une tension faible tend à indiquer que l’ancre a croché. Plus il y a de chaîne, mieux le mouillage tiendra.
Augmentez la puissance du moteur pour reculer contribuera à vérifier le bon ancrage de votre bateau. Enfin, attachez le mouillage à un taquet à bord.
Oringuer
En fond rocheux, le risque existe de ne pouvoir remonter l’ancre. Aussi, l’orin représente une solution pour préserver la ligne de mouillage.
L’orin est un dispositif simple qui consiste à frapper sur le diamant de l’ancre, un câble ou un cordage, relié à une bouée et permettant de repérer l’ancre. La longueur de l’orin correspond à la hauteur d’eau avec une petite marge supplémentaire. On nomme cette opération s’appelle « oringuer une ancre ».
Main de fer (crochet d’amarrage)
Le guindeau n’est pas adapté à subir une force exercée horizontalement. Aussi, la « main de fer » ou crochet d’amarrage permet de soulager la tension de l’amarrage de la chaîne.
De jour, arborer la boule de mouillage (indique que le bateau est à l’arrêt, non manoeuvrant et sans veille) et la nuit, le feu de mouillage.
Afin d’assurer la surveillance du mouillage, une fois celui-ci en place, il vous faut vous assurer que l’ancre accroche correctement. Aussi, la plupart des GPS comportent une fonction visant à délimiter un cercle de mouillage. Dès franchissement de la zone préalablement définie dans votre GPS, une alarme retentit. Cependant, vous avez également la possibilité de recourir à une méthode plus traditionnelle. Elle consiste à prendre trois repères sur la côte (des amers). Un fois fixés, vous pouvez prendre un relèvement et observer le mouvement de ces repères.
Affourcher
Cette méthode est utilisée pour limiter le rayon d’évitage, mais n’est pas adaptée au mauvais temps. Les ancres travaillent alternativement mais pas en même temps. Aussi, il est important que les ancres mouillent entre 60 et 90° l’une de l’autre.
Embosser
Le mouillage dans un fleuve, par exemple, limite grandement le rayon d’évitage. N’utilisez pas cette technique par mauvais temps. En effet, le principe consiste à mouiller deux ancres (une par l’avant, l’autre sur l’arrière), pour conserver le bateau sur son axe. Vous pouvez remplacer une ancre par un bout ou une aussière frappée à terre sur un arbre.
Empenneler
Cette technique de mouillage est idéale par mauvais temps, peu importe la zone de mouillage, lorsque le vent ou le courant est soutenu. La technique repose sur l’utilisation de deux ancres. Une seconde ancre mouille dans le prolongement de la première. Ainsi, elles travaillent ensemble et empêchent le bateau de chasser.
« Le mouillage représente pour le plaisancier ce que le camping sauvage est au campeur ». Immense espace de liberté, la découverte de la côte par la mer permet de dénicher des paysages fabuleux. Quel plus beau moment dans la vie d’un navigateur ?
Phare du Cordouan, la zone de mouillage la plus prisée de l’estuaire de la Gironde
Le Phare de Cordouan est situé à 7km en mer de l’embouchure de l’estuaire de la Gironde.
Le phare éclaire et sécurise fortement la circulation dans les deux passes permettant l’accès à l’estuaire de la Gironde :
- La Grande Passe de l’Ouest, balisée de nuit, qui longe le rivage nord depuis le banc de la Coubre.
- La Passe Sud, plus étroite, et qui n’est pas balisée la nuit.
Au départ de Port Médoc, la navigation ne présente pas de difficultés particulières par beau temps. Lorsque houle et vent sont modérés, il convient d’adopter une grande prudence sur place. En effet, des hauts fonds de sable et de roches de 1 à 5 mètres entourent l’édifice.
Le phare se situe sur un plateau et jouxte un banc de sable qui bouge d’années en années.
Il offre un beau mouillage praticable de mi-marée descendante à mi-marée montante aux abords du banc de sable. Cette configuration vous permet de rejoindre la phare à pieds en laissant votre bateau au mouillage. La houle peut se révéler plus importante à la marée montante et occasionne parfois un clapot important.
➡️ Découvrez les différents circuits de navigation sur l’estuaire de la Gironde au départ de Port-Médoc