Date de publication : 08/08/2024
Lena Kurbiel grandit dans un univers teinté de mer et d’expéditions. D’un père champion de voile et d’un grand-père explorateur polaire, elle hérite d’une grande passion pour la découverte, pour l’aventure et pour le dépassement de soi. Après plusieurs années de pratique de la voile, elle débute, à 13 ans, celle de l’aviron. La jeune femme talentueuse intégrera l’équipe de France dans les deux disciplines et obtiendra deux titres de championne de France, d’abord en voile en 2021, puis en aviron en 2022.
Cap sur The World’s Toughest Row
Après plusieurs années de pratique intensive, Lena a pris la décision de se lancer un nouveau challenge. En 2024, à 17 ans, elle fait le choix de participer à The World’s Toughest Row Pacific : une course d’aviron transocéanique qui, comme son nom l’indique, est réputée être la plus difficile au monde.
L’athlète de haut niveau détaille :
« The World’s Toughest Row Pacific est une course d’aviron très technique, qui se déroule chaque année dans l’océan Pacifique et sur une distance de 2800 milles nautiques. Le départ se fait de Monterey, en Californie, et la ligne d’arrivée est à Hanalei, sur l’île d’Hawaï. Les concurrents évoluent en double, à 3, à 4 ou à 5 sur un rameur transocéanique, et choisissent l’itinéraire stratégique à adopter ».
La décision de participer est prise par Lena seulement quelques mois avant le départ de la course – au mois de février 2024, alors que l’événement débute le 8 juin en Californie.
4 mois d’intense préparation
Lena est toujours étudiante. En parallèle de sa dernière année de lycée, la sportive déterminée entreprend une préparation intensive, ainsi qu’une recherche de sponsors prêts à l’accompagner dans son projet. Sollicité dans ce cadre, le groupe Port Adhoc se fera un plaisir de la soutenir dans cette nouvelle aventure.
Aux lecteurs de notre site, Lena explique qu’elle a concentré ce qui aurait dû constituer 2 ans de préparation, en 4 mois :
« Je me suis préparée mentalement et physiquement, avec le soutien de ma famille, en parallèle de mes études et de ma pratique habituelle de l’aviron. J’ai aussi participé, au même moment, aux Championnats de France Bateaux Courts 2024, où j’ai fini 4ème du classement ! ».
Inscrite pour participer à The World’s Toughest Row en double, Lena effectuera la majeure partie de sa préparation en solo :
« J’ai rencontré ma coéquipière, Liz Wardley, pendant les vacances de Pâques. Nous nous sommes entraînées ensemble pendant deux semaines, en Angleterre. Le reste de la préparation s’est fait à distance, et nous nous sommes retrouvées en Californie, une semaine seulement avant le départ ».
Une course mémorable
Vient l’heure pour Lena de prendre le départ accompagnée de Liz, sa partenaire australienne.
Les deux femmes s’élancent le 8 juin 2024 à bord de leur bateau Tic Tac. Pendant les deux premières semaines de navigation, elles devancent les 8 autres équipes. « Nous avions choisi la meilleure route : celle qui permettait d’allait le plus vite, et de rester devant nos concurrents ! » précise Lena.
« Les journées variaient en fonction des conditions rencontrées. Généralement, nous ramions toutes les deux pendant la journée, presque tout le temps et sans faire de pause – surtout quand il n’y avait pas de vent ! Le soir et la nuit, quand les conditions étaient bonnes, nous faisions des quarts de deux heures d’affilée chacune. Dans les moments plus compliqués, nous faisions un quart d’une heure ensemble, puis chacune un quart de 30 minutes solo, pour permettre à l’autre de prendre du repos ».
Sur le navire transocéanique, Lena et Liz ont embarqué le strict minimum : de l’eau, de la nourriture lyophilisée ainsi que l’armement de sécurité obligatoire. En tout, cet équipement amenait tout de même le poids de Tic Tac à près d’une tonne, à mouvoir à la force des bras des athlètes !
Grâce à un téléphone doté d’une connexion satellitaire, Lena échangeait régulièrement avec ses parents. A terre, ceux-ci s’occupaient de relayer l’avancement de l’équipe dans la course, notamment sur les réseaux sociaux.
« Notre choix d’itinéraire par le Sud n’a pas montré les résultats que nous espérions. Le vent et le courant annoncés par les fichiers météo ne se sont jamais présentés et, à partir du 20ème jour, nous avons commencé à nous faire dépasser par d’autres équipes. Mais Liz et moi sommes compétitrices et nous ne nous sommes pas découragées : nous avons mis les bouchées doubles pour rattraper les concurrents devant ! ».
La plus jeune personne à traverser l’océan Pacifique à la rame
Lena et Liz passeront la ligne d’arrivée, à Hawaï, le 15 juillet 2024. En tout, elles auront mis 37 jours, 16 heures et 33 minutes à parcourir les plus de 5000 kilomètres de distance que représente la course.
L’équipe est arrivée 3ème au classement général et 2ème des équipages femme. Elle s’est aussi classée 2ème des équipages en double, ce qui signifie que Lena et Liz sont, à ce jour, la deuxième paire de rameuses la plus rapide du monde – 5 heures seulement après le record mondial.
Grâce à sa participation à cette compétition d’aviron transocéanique, Lena est la plus jeune personne de l’histoire à avoir traversé l’Océan Pacifique à la rame.
Port Adhoc, sponsor de l’aventure transocéanique
En nous embarquant avec elle sur The World’s Toughest Row, Lena a fait rêver l’équipe Port Adhoc pendant 37 jours, nous rendant tous très fiers.
« Je voudrais dire que nous étions deux sur ce bateau, avec Liz, mais que cette course en aviron transocéanique n’aurait jamais été possible sans votre soutien, à terre. Je remercie le groupe Port Adhoc pour le soutien financier apporté, mais aussi pour les précieux conseils que les membres de l’équipe ont pu me prodiguer. Liz et moi avons été fières de porter les couleurs de Port Adhoc tout au long de la traversée, en particulier lorsque nous étions en haut du leaderboard ».
The World’s Toughest Row aura apporté beaucoup au parcours d’athlète de haut niveau de Lena :
« Avant la course, je pensais savoir ce que ‘franchir ses limites’ voulait dire. Après cette traversée transocéanique, je me rends compte que je n’en avais pas idée ! ».
Enfin, au-delà de la performance sportive, la course est une expérience inoubliable qui l’aura définitivement marquée :
« Avant de partir, mon père me répétait souvent que le chemin lui-même est une destination. Comme il avait raison ! On dit que l’adolescence est une métamorphose… ce mot prend un tout autre sens au milieu d’un océan »
Questionnée sur ses projets pour la suite, Lena confie qu’elle aimerait entreprendre la traversée, toujours à la rame, d’un nouvel océan. Et pourquoi ne pas partir elle aussi explorer le Grand Nord, sur les traces de ses grands-parents ?